Close

Login

Close

Register

Close

Lost Password

Souvenirs de Cinéma #49 : Mylène da Silva

Aujourd’hui c’est Mylène da Silva créatrice de la chaine Youtube Welcome To Primetime BITCH !, co-créatrice de l’association La S’horrorité, du podcast JUMPSCARE, et intervenante pour de nombreux festivals : Les Intergalactiques, On vous ment, La Colo Panic! Cinéma, qui revient sur la manière dont sa passion pour le cinéma est devenue synonyme de partage envers les autres et de soutien dans sa vie. 

Les lumières s’éteignent, je m’installe dans les fauteuils bleus de la salle du cinéma René Fallet de Dompierre Sur Besbre, ma mère m’explique que je vais voir un film et que rien de ce qui s’anime sous mes yeux n’est vrai. 

Le film se lance, le bateau arrive devant moi, soudain le son retentit dans mes oreilles. Je n’ai jamais entendu un son aussi fort, vu un film sur un si grand écran et un mélange de peur et d’excitation monte en moi. Devant ma fébrilité, ma mère me montre les enceintes du cinéma et m’explique une nouvelle fois qu’il n’y a rien à craindre , que je suis avec eux et que tout va bien se passer. 

J’ai alors 5 ans et je découvre mon premier film en salle, Titanic

Le cinéma a toujours été présent dans ma vie, tout d’abord par le biais des films que je pouvais découvrir à la TV, bien plus tard par le cinéma à côté de chez moi puis par la multitude de VHS que mes parents collectionnaient. Comme pour beaucoup de jeunes des années 90, j’observais ces VHS, leur jaquette, les rentrais dans la base de données de mes parents et connaissais leur titre par cœur. 

Enfant, j’imaginais l’histoire de ces films à partir de leur jaquette et je n’avais qu’une envie : tout visionner. 

Lorsque j’ai enfin eu le Saint Graal, ma propre télévision et mon magnétoscope, un monde sans limite s’est alors ouvert à moi et j’ai pu enfin découvrir ce qui se cachait derrière la jaquette du téléfilm Ça.

J’avais une soif insatiable de films. 

Lorsque j’allais quelques jours chez ma grand-mère je glissais La mort vous va si bien et Dirty Dancing dans mon sac à dos pour être sûre d’avoir ma dose. 

Bien plus tard, alors que j’étais au collège et que la VHS n’était qu’un lointain souvenir, je découvrais internet, les Divx et la possibilité de voir encore plus de films d’horreur. Il suffisait de quelques heures de pauses, d’un prof absent pour que mes ami.es et moi montions sur nos vélos afin de rentrer pour visionner en douce Jeepers Creepers, Amityville, 2 sœurs et tant d’autres. 

Le cinéma de ma ville de campagne n’était pas très axé films d’horreur, nous passions donc des nuits blanches chez mes parents accompagnées d’un paquet de Pringles afin de vivre de sacrées frayeurs. Et c’est ainsi que je découvrais pour la première fois le film qui reste encore aujourd’hui l’un des films des plus important dans ma vie, Scream. Découvert quelque peu tardivement, j’avais enchaîné les 3 Scream avec ma meilleure amie. Plus que le film en lui-même, nous plongions corps et âme dans le genre du Slasher mais je découvrais aussi, et ce pour la toute première fois le plaisir de faire un visionnage marathon autour d’une franchise d’horreur. Depuis ce plaisir ne m’a jamais quitté. 

Outre le bonheur de découvrir une franchise encore inconnue, c’est le plaisir de partager ce moment qui m’a toujours plu. Pour moi le cinéma c’est avant tout quelque chose qui se partage et se vit ensemble même si ce que nous en retirons nous est propre. C’est cette envie et cette passion qui m’a aujourd’hui amenée à faire une chaîne Youtube dédiée à l’horreur mais aussi à organiser des projections en salle. Adolescente, j’étais déjà cette amie qui organisait des soirées frissons chez moi ou proposait de voir un film d’horreur dans une cabane. 

Peu à peu mes liens avec le cinéma se sont renforcés et ce n’est qu’à l’aube de mes 25 ans, lorsque je suis tombée gravement malade que j’ai vraiment pu prendre conscience de la force que m’apportait cette passion et à quel point il ne s’agissait pas simplement de visionner un film mais de le vivre. 

Ces films sont un peu comme des compagnons, des artefacts qui m’aident dans les moments difficiles. 

Lors d’une IRM, alors que j’entendais la BO de Dirty Dancing, Johnny ne m’a pas laissé dans un coin et m’a aidé à ne pas paniquer seule dans cette boite.

La veille de mon opération alors que j’allais subir une décompression du cervelet c’est la fée des Lilas qui m’a réconfortée avec les douces musiques de Peau d’âne

Installée dans ma chambre d’hôpital, j’invoquais Tucker et Dale fightent le mal afin qu’ils m’apportent un peu de soleil dans cette journée morose. 

Sur la table d’opération ce sera La La Land. La musique commence et soudain moi aussi je danse dans cet embouteillage. 

Quelques jours après mon opération, je suis toujours là ! 

La douleur est insoutenable, ma mère vient me voir tous les jours, je refuse de dormir alors on visionne des films. 

Cette fois-ci c’est Gene Kelly qui vivra avec moi le temps d’un film. Nous rions et chantons, l’infirmier s’arrête pour voir quelques scènes avec nous, ma voisine de chambre aussi, et le temps d’un film nous vivons tous.tes au rythme de Gene Kelly. 

Je sors de l’hôpital avec une mobilité réduite et des symptômes persistants. Mon seul moment d’évasion est le cinéma. J’ai une carte UGC illimité, je redécouvre le plaisir de la salle et surtout je me sens vivante devant toutes ces aventures qui prennent vie sous mes yeux. 

Alors que je questionne mon avenir et ma maladie chronique, je plonge dans l’univers du film Rocketman. Lorsque Taron Egerton chante « I’m still standing », je me dis que moi aussi je suis toujours là.  

Aujourd’hui, ces personnages que j’aime tant me tirent vers le haut. C’est ce que je veux transmettre aux gens à travers mes vidéos mais aussi par les projections que j’organise. Dans quelques mois, je retourne dans le cinéma où j’ai vu mon premier film à 5 ans afin d’organiser un marathon Scream, un choix qui n’est pas anodin pour moi. 

C’est un véritable privilège de retourner dans le cinéma qui a vu naître ma passion et m’a accueillie tant de fois afin de partager une nuit de marathon avec des passionnés.es. 

Merci au cinéma, merci pour tout ce qu’il m’a apporté et ce qu’il m’apporte encore, tant que cette passion et cet amour m’animera, je continuerai de transmettre cette magie. 

Mylène da Silva

Propos recueillis par Yoan Orszulik. Vous pouvez retrouver Mylène da Silva sur sa chaine Youtube Welcome to Primetime BITCH!, le podcast JUMPSCARE, ainsi que sur Facebook, Twitter et Instagram.

Si tu aimes, partage !

    Répondre

    Votre adresse mail ne sera pas visible. Les champs requis sont marqués par *

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

    Merci pour votre commentaire !

    A lire également