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George A. Romero est mort

On apprenait il y a quelques semaines qu’un nouvel opus des « … of the Dead » allait voir le jour, écrit et produit par George A. Romero. Il s’agissait de Road of the Dead, qui devait être réalisé par Matt Birman. Mais voilà, aujourd’hui et à l’âge de 77 ans, George A. Romero, le père du zombie moderne, s’en est allé. Et sa mort laisse toute la famille du cinéma d’horreur un peu orpheline.

Auteur engagé, George A. Romero s’est imposé comme un « master of horror » dès son premier film, le très fauché et pourtant formidable La Nuit des morts vivants. Derrière l’aura on ne peut plus culte de ce film sorti en 1968, une réinvention totale du mythe du zombie au cinéma, qui s’est retrouvé porteur d’un véritable discours social. Mais également la première pierre d’une œuvre iconoclaste et très en avance sur son temps. En effet, et cela a souvent été le cas dans sa carrière, George A. Romero, enfant du Bronx, fils d’un cubain et d’une américaine d’origine lituanienne, a toujours mis en avant les « minorités » du cinéma, offrant des premiers rôles à des femmes ou à des acteurs de différentes origines. Cela a forgé le caractère universel de son cinéma et explique son aura, au moins autant que la qualité intrinsèque de ses films. Après La Nuit des morts vivants, le très méconnu There’s Always Vanilla puis Season of the Witch et The Crazies, deux films étonnants qui n’ont clairement pas bénéficié de la visibilité qu’ils méritaient. C’est en 1978 qu’il frappe très fort, et par deux fois. D’abord avec un second film de ce qui deviendra son identité, Zombie, un film de zombies terrifiant et allégorique, extrêmement engagé face à la cruauté froide de la société de consommation. Le film devient culte et s’impose comme la référence inégalable du genre, influençant des générations de réalisateurs dont Edgar Wright évidemment. Mais la même année il réalise un second film bien trop méconnu nommé Martin. Un film de vampire magnifique venu des pré-70’s, formellement remarquable. Par la suite, il reviendra par quatre fois à ses chers morts-vivants, du fondamental Le Jour des morts vivants à Survival of the Dead, en passant par Land of the Dead et Diary of the Dead, trouvant comment coller à l’air du temps dans ses derniers films mais sans le côté visionnaire de ses opus majeurs. Mais on lui doit également l’étonnant Knightriders et sa reconstruction médiévale en moto, le très dérangeant Incidents de parcours, le culte Creepshow écrit par Stephen King, Deux yeux maléfiques dont il a réalisé un des deux segments tandis que Dario Argento faisait l’autre, ou encore Bruiser, thriller mélancolique d’une noirceur incroyable.

De toutes les vocations qu’aura engendré George A. Romero, peu auront saisi la finesse de son cinéma, malheureusement réduit à un cinéma engagé quand il s’agissait avant tout d’un cinéma de genre(s) utilisant des expérimentations de mise en scène et des scénarios en béton armé pour : raconter une histoire et faire passer un discours. Du vrai et grand cinéma dont il était un humble représentant. Il est nécessaire de garder en mémoire l’importance de ses films. Ce qu’ils représentent, ce dont ils parlent et ce qu’ils ont permis. Fondateur et synonyme de tout un genre à lui tout seul, nul doute que ce bon vieux George ne manquera pas de venir le rappeler à ceux qui l’auraient oublié.

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