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Informations sur l'oeuvre :

Quand la fureur du metal rencontre celle du cinéma – Partie 2

Seconde partie de notre dossier consacré à la musique metal au cinéma. Après avoir traité des deux seuls biopics metalliques existants (pour l’instant), on entre cette fois dans le vif du sujet au travers du genre documentaire. Découverte, analyse et sociologie sont les maîtres mots de ce deuxième chapitre.

Documentaires

Les documentaires consacrés au metal sont nettement supérieurs quantitativement. La majorité d’entre eux sont produits de façon traditionnelle avec à la clé un projet de commercialisation quelconque. Il peut s’agir d’une future sortie cinéma, d’une diffusion télévisuel ou en direct to video. Toutefois, à l’image du milieu musical, il est possible de trouver quelques documentaires underground qui sont disponibles en support physique ou dématérialisé. Certains d’entre eux sont d’ailleurs disponibles sur certains services de vidéo en ligne.

Le réalisateur le plus connu (toute propension gardée) est incontestablement le canadien Sam Dunn. Issu d’un cursus d’anthropologie (il est diplômé de l’université de York), il s’est très logiquement inspiré de son domaine universitaire pour construire ses travaux audiovisuels avec méthodologie. Souvent décrié à tort et (il faut le reconnaître) parfois à raison, il souhaite rapidement faire découvrir de manière sérieuse et ludique, la musique qu’il aime depuis l’enfance. Au moment de publication de cet article, Sam Dunn a déjà réalisé six documentaires liés au hard rock et au metal. Bien que l’un d’eux soit consacré au groupe de heavy metal Iron Maiden (Flight 666), le plus connu aujourd’hui est probablement son tout premier film, Metal : A Headbanger’s Journey, plus connu en France sous le nom Metal : Voyage au cœur de la bête. Sorti en 2006, le film retrace dans son ensemble l’histoire du heavy metal originel jusqu’à ses nombreux sous-genres les plus récents, comme le nu metal. Bien qu’assez incomplet et parfois maladroit, voir gênant surtout quant il s’agit de parler du black metal (exemple : l’interview de Gaahl, ancien chanteur de Gorgoroth), Metal : Voyage au cœur de la bête est une bonne porte d’entrée pour les néophytes. Les plus érudits n’y apprendront certes rien de nouveau, mais pourrons se contenter de quelques interviews d’artistes majeurs et/ou cultes. Pour sa défense, difficile d’entrer plus à l’intérieur de la bête sur une durée d’une heure trente. Une « erreur » partiellement corrigée et non exhaustive (pas ou peu de metal extrême) au travers du mastodonte Story of Metal sorti en 2013 chez Studio Canal dans une édition 4 DVD ou Blu-Ray d’une durée totale d’environ huit heures, segmentés en onze chapitres : Pre-History of Metal, Early Metal US, Early Metal UK, New Wave of British Heavy Metal, Glam Metal, Thrash Metal, Grunge, Nu Metal, Shock Rock, Power Metal, Progressive Metal. Dans le même registre et à l’approche assez similaire, on peut citer un autre documentaire d’une durée raccourcie de moitié : Heavy Metal : Louder Than Life de Dick Carruthers, sorti en 2006.

Suite à de nombreux courriers reçus par des metalleux du monde entier le remerciant pour son premier film, Sam Dunn à l’idée d’en réaliser une suite, dont l’angle est bien différent : Global Metal (2008). L’objectif : se focaliser sur le public metal à travers le monde. Là où le premier s’intéressait essentiellement à la scène et accessoirement au public outre-Atlantique et européen, le réalisateur se dirige cette fois sur des pays moins mis en avant, afin d’en évoquer sa mondialisation. Du Brésil au Japon, en passant par la Chine, l’Inde, l’Indonésie, Israël ou encore les Émirats Arabes Unis, Sam Dunn donne la parole à différents types de metalleux ou à des groupes locaux qui témoignent de la vision du metal dans leurs pays selon leur contexte religieux, politique et/ou historique. Plus modeste thématiquement, les autres documentaires du réalisateur canadien ont seulement pour sujet de se focaliser à chaque fois sur l’histoire (en tout ou partie) de pointures metalliques : Iron Maiden avec Flight 666 (2009), Rush avec Rush : Beyond the Lighted Stage (2010) et Alice Cooper avec Super Duper Alice Cooper (2014).

À l’instar des travaux de Sam Dunn, de nombreux documentaires se sont focalisés sur l’histoire d’un groupe ou d’un des nombreux sous-genres du metal. Parmi eux, deux font incontestablement figures de proue. Malgré leurs approches et thématiques différentes, les deux ont en commun une sincérité à toute épreuve. Il s’agit de Anvil ! de Sacha Gervasi et Lemmy de Greg Oliver et Wes Orshoski. Anvil !, sous titré The Story of Anvil (2008), s’intéresse à l’envers du décor du heavy metal ou plutôt de la petite histoire dans la grande histoire du heavy metal. Dans les années 80, Anvil joue aux côtés des plus grands groupes du genre à travers le monde, mais suite à de nombreux déboires (surtout à cause de managers incompétents) et beaucoup de malchance, les espoirs et les rêves prennent la douche froide. 25 ans plus tard, le groupe (endetté) est dans une galère monstrueuse, Anvil peine à trouver leur public dans les salles et à financer leur treizième album. C’est dans ce contexte que le réalisateur et fan du groupe depuis leurs débuts que Sacha Gervasi décide de les suivre et de les filmer dans un quotidien des plus modestes. En faisant preuve d’aucun voyeurisme, le réalisateur signe une œuvre touchante et profondément humaine qui montre des artistes déterminés dans leur création et qui malgré de nombreuses désillusions n’ont jamais perdu la flamme. Une flamme que ce documentaire va raviver et permettre au groupe de s’en sortir et poursuivre l’aventure avec toujours autant d’envie. Anvil ! ayant remporté l’adhésion, il était logique qu’un autre groupe saisisse également l’occasion d’exploiter le filon. I am Thor réalisé par Ryan Wise, utilise exactement la même recette, mais en se focalisant majoritairement sur le frontman bodybuildé du groupe de power metal Thor : Jon Mikl Thor. Images d’archives, témoignages et longue traversée du désert, ponctués de plusieurs tentatives de comeback, sont au rendez-vous de ce documentaire bien plus confidentiel et méconnu. Lemmy de Greg Oliver et Wes Orshoski (2010) a quant à lui tout du documentaire hommage post-mortem. A la différence qu’il a été réalisé quelques années avant l’heure fatidique. Tourné pendant trois ans aux côtés d’une des plus grandes icônes du heavy metal, Lemmy est une plongée intimiste avec le leader de Motörhead, ponctuée de témoignages d’artistes qui l’ont côtoyé et de plusieurs passages musicaux où les chansons sont laissées en entier. Filmé avec une totale sobriété, le documentaire fait la part belle à nous montrer la simplicité de son quotidien en dehors des tournées. La personnalité tout entière de l’artiste est décrite, analysée et posée sur la table, dévoilant çà et là quelques paradoxes et/ou contradiction parfois inattendus. Touchant.

Plusieurs autres documentaires importants consacrés à d’autres groupes et musiciens influents du metal ont également vu le jour, pendant ces deux dernières décennies. God Bless Ozzy Osbourne (2011) de Mike Fleiss et Mike Piscitelli qui retrace la vie d’Ozzy Osbourne. Last Days Here (2011) de Don Argott et Demian Fenton qui est consacré au fondateur et chanteur du groupe de doom metal Pentagram : Bobby Liebling. Monsterman d’Antti Haase (2014) se focalise principalement sur le chanteur et leader du groupe finlandais Lordi : Mr Lordi. Un portrait étonnant qui va de son enfance à aujourd’hui, en passant bien évidemment par la victoire du groupe à l’Eurovision de 2006 mais aussi les quelques galères qu’il a connues. Groupe le plus connu du genre thrash metal, c’est en toute logique que Metallica ait eu le droit à son propre documentaire. Metallica : Some Kind of Monster (2004) réalisé par Joe Berlinger et Bruce Sinofsky s’intéresse à la création du huitième album du groupe : St. Anger. Un documentaire qui prend une tournure inattendue en explorant les problèmes relationnels qu’a connu le quatuor lors du processus d’écriture. À noter l’existance d’un autre documentaire au propos radicalement différent, Mission to Lars de James Moore et William Spicer (2012), qui retrace le parcours de combattant de Tom Spice (atteint du syndrome de l’X fragile, une forme d’autisme aigu) qui rêve de rencontrer le batteur de Metallica : Lars Ulrich. Groupe majeur de la scène européenne, le groupe suisse de thrash metal Coroner a également eu le droit à son documentaire biographique sobrement appelé Coroner – Rewind (2016). Ce dernier a été réalisé par Bruno Amstutz et Lukas Ruettimann. Heavy Metal in Baghdad (2008) d’Eddy Moretti et Suroosh Alvi suit (2003 à 2006 ) le groupe de heavy metal irakien Acrassicauda. Faire du heavy metal dans un pays musulman comme l’Irak a toujours été difficile (voire impraticable). Après la chute du régime de Saddam Hussein, le groupe (plein d’espoir) lutte pour rester ensemble et en vie dans une période trouble. Leur seul et unique objectif étant de refuser de laisser mourir leurs rêves de pouvoir faire vivre leur musique. Dans la même lignée, Death Metal Angola de Jeremy Xido (2012) nous emmène, comme son nom l’indique dans le pays africain de l’Angola. Pour l’anecdote, le projet s’est imposé à son auteur par un simple concours de circonstance. Alors en pleine recherche dans le pays pour un documentaire sur le système ferroviaire, le réalisateur rencontre sur place deux metalleux angolais qui ont le projet fou de créer un festival de metal, dans un pays meurtri par la guerre civile. Jeremy Xido se prend d’amitié pour ces deux personnes et en documente cette aventure particulièrement extraordinaire. Une œuvre qui se bâtit sur la reconstruction d’une communauté, portée par sa simple passion musical. Puissant ! Los Últimos Frikis de Nicholas Brennan (2019), s’intéresse quant à lui au groupe de metal cubain Zeus, qui est sur le point de fêter ses 30 ans. Pendant longtemps, le heavy metal (tout comme le rock) a été déclaré illégal à Cuba, car « la musique venant du monde capitaliste était considérée comme bourgeoise et contre-révolutionnaire ». Le réalisateur accompagne les musiciens lors de leur première tournée à travers le pays et offre une réflexion filmique sur le temps, l’art et le sens de la vie. As the Palaces Burn est non seulement le nom du second album du groupe Lamb of God, mais également celui d’un documentaire qui est consacré à une page de leur histoire. Réalisé par Don Argott, As the Palaces Burn (2013) est le récit d’un drame. Celui d’Adrian Nosek, un fan du groupe qui a sauté de la scène lors d’un concert de leur concert et qui est décédé des suites d’un traumatisme crânien. Un accident tragique qui a fait accusé Randy Blythe (chanteur et leader du groupe) d’homicide involontaire et qui l’a menacé d’une possible peine de dix ans de prison.

Quelques différents sous-genre de metal ont également eu l’honneur d’avoir été au centre de plusieurs documentaires. Get Thrashed : The Story of Thrash Metal (2006) de Rick Ernst retrace les débuts et l’explosion phénoménale du thrash metal, des débuts dans les années 1980 en Californie à aujourd’hui. Pour ne rien cacher, le documentaire s’intéresse majoritairement au parcours de ceux qu’on surnomme le big four of thrash : Metallica, Megadeth, Slayer et Anthrax. Portrait d’une époque à l’esthétique fort heureusement quasiment révolue, Heavy Metal Parking Lot de John Heyn et Jeff Krulik (1986) est un court documentaire underground qui a étrangement gagné son statut de « culte » avec le temps. Les deux réalisateurs y suivent une armée de fans, sur un parking, qui déclarent leur amour houblonné pour le groupe culte de heavy metal, Judas Priest, en amont d’un de leurs concerts. Réalisé par Mark Harwood, Les divas du Metal : L’Envers du Rêve (2015) et le seul et unique documentaire qui donne exclusivement la parole à une poignée de chanteuses : Floor Jansen, Simone Simons, Charlotte Wessels, Anneke van Giersbergen, Marcela Bovio, Alissa White-Gluz, Kobra Paige et Doro Pesch. Une occasion pour elles de raconter leurs parcours et leurs expériences qu’elles ont vécues avant et pendant leur carrière. Des points de vue particulièrement édifiants qui soulèvent les nombreuses problématiques qui existent encore aujourd’hui, dans un genre musical majoritairement masculin et donc bien souvent misogyne. Second segment de la trilogie de documentaire The Decline of Western Civilization, The Metal Years de Penelope Spheeris (1988) est assez similaire à Heavy Metal Parking Lot. Dans le sens où il est également un documentaire qui fait office de témoignage d’une époque précise. Après avoir consacré son premier volet à la scène punk de Los Angeles, la future réalisatrice du premier Wayne’s World consacre ce deuxième volet au heavy metal et à l’apogée du glam metal dans la citée des anges. La réalisatrice propose un objet filmique, sans concessions, qui relate le quotidien (entre sexe, drogue et rock’n’roll) des artistes de cette scène. Il est toutefois bon de noter que le documentaire est sujet à controverse sur certains point. Il s’agit de deux séquences que Penelope Spheeris a manipulé volontairement son film pour grossir la caricature de quelques portraits. La première scène est celle où Ozzy Osbourne renverse du jus d’orange (qui a été tournée à part) et celle l’interview du guitariste ivre de WASP qui a été filmée dans la piscine du producteur. Such Hawks Such Hounds de John Srebalus et Jessica Hundley (2008) évoque quant à lui l’histoire américaine du stoner. Une période qui commence aux origines du heavy metal (les années 70) jusqu’au doom metal et au drone des années 2000. Une occasion idéale pour les deux auteurs de pouvoir interviewer de très nombreux acteurs de la scène. Un must pour les aficionados !

Bien qu’étant le sous-genre le moins populaire, c’est bel et bien le black metal qui a été le principal centre d’attention d’une majorité de documentaires. Un paradoxe qui s’explique par ses codes qui font de ce sous-genre un art total des plus extrêmes, que ce soit dans son imagerie, sa musique, ses textes, jusque parfois dans les comportements et les propos de ses principaux acteurs. Les faits relatés dans le film Lord of Chaos, cités dans la partie précédente, en sont d’ailleurs de parfaits exemples. Un documentaire sur le sujet est d’ailleurs existant, il s’agit d’Once Upon a Time in Norway de Pål Aasdal et Martin Ledang (2007). Les réalisateurs reviennent sur les origines de Mayhem et des différents crimes qui ont accompagné la naissance du black metal en Norvège. Dans le même registre on peut citer également Until the Light Takes Us d’Audrey Ewell et Aaron Aites (2009), Murder Music: A History of Black Metal de David Kenny (2007) ou encore True Norwegian Black Metal de Peter Beste (2007). Ce dernier traite principalement du groupe Gorgoroth et de son ancien chanteur Gaahl, au travers d’interviews, d’images d’archives et quelques scènes contemplatives accompagnés de la musique ambiante et envoutante de Wardruna. La Norvège n’ayant pas le monopole du black metal, d’autres documentaires ont été consacrés à cette scène dans d’autres pays. C’est le cas notamment d’un autre pays scandinave, la Suède avec : Black Metal Satanica de Mats Lundberg (2008) qui est principalement articulé autour de deux groupes : Watain et Shining. One Man Metal de (2012) est en documentaire, en trois parties d’une quinzaine de minutes chacune, qui plonge dans le quotidien de trois one man band : Leviathan, Striborg et Xasthur. L’occasion pour un bon nombre de fans de découvrir trois personnalités intrigantes et particulièrement misanthropes que l’on ne connaît seulement qu’à travers leurs musiques. Les pays francophones ne sont pas en reste et ont également eu le droit à deux documentaires. Malheureusement, il y est difficile d’y trouver de grands intérêts… Tout d’abord, le téléfilm belge sobrement intitulé Black Metal de Marilyn Watelet (1999), qui tourne totalement à vide en tentant maladroitement de dresser quelques portraits du public black metal, sans trop savoir exactement quoi filmer ou documenter. Côté français, on retrouve le film Bleu Blanc Satan de Camille Dauteuille et Franck Trébillac (2017) qui malgré son plus bel apparat noir et blanc ne s’avère guère plus intéressant. Certes, il revient sur la naissance du black metal en France au travers d’archives inédites, mais tout cela est gâché par les témoignages de certains des principaux acteurs du mouvement qui font particulièrement tâches. A tel point qu’on ne souhaite pas les citer… Autre documentaire français, À l’est de l’enfer de Matthieu Canaguier (2013) s’intéresse cette fois à la scène black metal indonésienne. Le réalisateur privilégie la contemplation et l’atmosphère, plutôt que d’interviewer les musiciens qu’il accompagne. Une prise de risque osée qui risque toutefois de laisser les non-initiés au bord de la route. Toutefois, on peut y constater que malgré nos différences culturelles, politiques, économiques et religieuses, le caractère transgressif et exutoire du black metal est quant à lui totalement similaire. Dans le même esprit, mais sur un tout autre continent, Black Black Metal de Wim Steytler (2016) démontre le même constat concernant la scène sud-africaine. Dernier documentaire en date consacré au black metal, Blackhearts de Fredrik Horn Akselsen et Christian Falch (2017) a pour préambule la question suivante : « Jusqu’où iriez-vous pour la musique que vous aimez ? ». Pour y répondre, les réalisateurs suivent le quotidien de trois black metalleux : le colombien Hector, le grec Kaiadas et l’iranien Sina. Il subsiste toutefois un bémol majeur, la « vitrine » servie sur un plateau à Kaiadas, chanteur de Naer Mataron (groupe ouvertement fasciste) et député du parti néo-nazi Aube dorée… Un portrait qui aurait mérité d’être grand remplacé par un choix plus judicieux ! Du côté des documentaires totalement underground, nous pouvons citer les travaux (très très) amateurs de Bill Zebub avec ces quatre films suivants composés exclusivement d’interviews et d’extraits de concerts : Black Metal : A Documentary (2007), Black Metal : The Norwegian Legacy (2008), Pagan Metal : A Documentary (2009) et Black Metal : The Music Of Satan (2011).

Pour un bon nombre de metalleux, le metal est avant tout une musique qui se vit en live, et notamment dans le cadre des nombreux festivals à travers le monde. Il était donc logique que certains documentaires s’y consacrent également. Deux des plus prestigieux festivals de metal en ont tiré l’épingle du jeu : le Wacken Open Air en Allemagne et bien évidemment le Hellfest chez nous. Mais celui qui obtient aisément le documentaire le plus original des deux festivals et sans conteste l’un de ceux consacrés au Wacken. Sorti en 2006, Full Metal Village de Cho Sung-hyung a pour angle inattendu de s’intéresser aux 1800 habitants du village de Wacken qui accueille, depuis quelques années maintenant, environ 80000 festivaliers par édition. La réalisatrice s’amuse donc à faire le parallèle entre le calme bucolique du village à l’année et la tempête musicale du festival, au travers du portrait de ses habitants. Drôle et rafraîchissant ! Le festival ayant atteint sa trentaine d’années, vous vous doutez bien que plusieurs autres documentaires ont également vu le jour. Sam Dunn, dans le cadre de son documentaire Metal : Voyage au cœur de la bête (cité plus haut) y avait d’ailleurs tourné quelques séquences. En voici quelques autres qui mélangent extraits de concerts et/ou interviews destinés principalement aux fans : Metalheads (2000) et Nordland (2005) de Thomas Greiner, Ein Dorf im Ausnahmezustand de Petra Petersen (2006), Heavy Metal auf der Wiese de Manfred Studer (2011), Wacken 3D de Norbert Heitker (2014)… Concernant le Hellfest, les documentaires qui y sont consacrés sont nettement moins nombreux. En presque 15 éditions, le festival à fait l’objet, pour le moment, de deux documentaires. Le premier, Hellfest : le Metal expliqué à ma mère de François Goetghebeur (2011) a été conçu pour « dédiaboliser » le genre musical et son public, qui était alors pointé du doigt par plusieurs responsables politiques et quelques sujets télévisés à charge. Présenté par l’humoriste Thomas VDB, le ton est logiquement très léger, voire même beaucoup trop. L’intention est louable, mais le résultat est quant à lui contre-productif, créant à son tour de nouvelles généralités et clichés (les metalleux ne sont que des joyeux lurons alcoolisés) et faisant de nombreuses approximations sur certains sujets (comme le black metal). Il y avait certainement mieux à faire, car même les néophytes (cœur de cible) y trouveront difficilement leurs comptes. Dommage… Nul besoin de s’attarder longuement sur le second documentaire consacré au festival clissonnais. Car, Hellfest : 15 ans de bruit et de fureur de Fabrice Gerardi (2020) se contente principalement d’enchaîner un best of d’extraits de concerts, entrecoupés de quelques images du festival, agrémenté d’une voix off explicative, pour pallier l’annulation de l’édition 2020.

Pour clôturer cette seconde partie consacrée au documentaire, il est temps de parler d’une facette indissociable de l’esthétique metal : les artworks d’albums. Un sujet qui a réuni les deux vidéastes Alt236 et Maxwell avec le film : The Art of Metal (2020). Diffusé sur YouTube, après une seule projection événementielle au cinéma, les auteurs y décryptent les images, les symboliques et les thématiques qui se cachent derrière ces très nombreuses pochettes d’albums. Ils y explorent en détail les influences cinématographiques, littéraires, historiques, religieuses et politiques. Précisons qu’au vu de certains visuels gores et explicites, cette vidéo est destinée logiquement à un public (très) averti.

A suivre…

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