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Souvenirs de Cinéma #43 : Pierre Delorme

Aujourd’hui c’est Pierre Delorme, ancien rédacteur pour les sites internet DVDrama et Filmsactu, devenu scénariste pour Studio Bagel puis sur la série à succès Capitaine Marleau, qui revient sur son parcours éclectique, et sur la manière dont le cinéma, de l’enfance jusqu’à maintenant, est étroitement lié à des rencontres marquantes. 

Ça fait toujours bien de commencer un texte par une citation. Ça donne le ton de ce qui vient derrière et ça vous donne une idée, à vous lecteurs et lectrices, de la personnalité de celui qui a écrit l’article qui va vous occuper quelques minutes au milieu de votre journée. 

Par exemple, si j’avais commencé ce texte en écrivant “J’aime le cinéma parce que, comme le disait André Bazin, il substitue à nos regards un monde qui s’accorde à nos désirs”, les plus téméraires d’entre vous se seraient certainement redressés sur leur siège (comme un joueur de console face un boss level 9000), conscients qu’on était pas là pour beurrer les sandwichs. 

Mais bon, je vous rassure, je ne suis pas un vrai cinéphile. Enfin si, je suis cinéphile, dans le sens où le cinéma a longtemps été une passion parmi d’autres, mais pas forcément un grand cinéphile, dans le sens où je pourrais totalement concevoir de passer plusieurs mois sans regarder un seul film sans que ça ne me plonge dans un état dépressif avancé. 

Si je devais faire une comparaison, je dirais que le cinéma est un copain d’enfance : on a longtemps été inséparables, on a passé ensemble des moments incroyables, d’autres plus compliqués qui ont failli nous séparer, mais on prend régulièrement des nouvelles l’un de l’autre et on peut rester des mois sans prendre des nouvelles l’un de l’autre, mais quand on se retrouve, c’est comme si on s’était quitté la veille. 

Et donc, la citation promise dans tout ça ? Soyez patients, elle arrive ! 

Quand Furyosa m’a demandé d’écrire ce texte, j’ai creusé ma mémoire pour tenter de me rappeler des films qui m’avaient marqué quand j’étais jeune, ceux qui avaient influencé l’homme que je suis devenu, ceux qui ont fait naître ma vocation de scénariste ou encore ceux qui ont changé mon regard sur les choses, parce qu’ils avaient cette fameuse “vision du monde”© si chère aux profs d’analyse filmique ou aux lecteurs de commissions. 

Et là : rien. 

Alors soyons clairs : je suis né en 1985, donc comme à peu près tous les garçons de ma génération, j’ai été bercé par la sainte trinité Lucas-Spielberg-Zemeckis, à laquelle sont venus par la suite s’ajouter les usual suspects de la culture vidéo-club des années 80 et 90 que sont James Cameron, Tony Scott, John McTiernan, Paul Verhoeven, John Woo, David Fincher, Michael Bay, Peter Jackson, vous avez lu Mad Movies et Impact, vous-même vous savez. Et comme j’ai fait des études de cinéma, j’ai découvert plus tard les inévitables Alfred Hitchcock, John Ford, Frank Capra, Martin Scorsese et autres Akira Kurosawa qui ont élargi le spectre de ma cinéphilie pour me permettre d’exercer le métier que je fais aujourd’hui en maîtrisant un minimum les bases du bordel. 

Mais à de rares exceptions – j’y reviendrai – aucun des cinéastes que je viens de citer n’a laissé dans mon esprit une empreinte suffisamment indélébile pour que je puisse, du haut de mes 37 ans, me rappeler exactement l’impact immédiat que leurs films ont eu sur moi. Allez, au mieux, je crois que le jour où j’ai découvert Jurassic Park – en VHS pan & scannée parce que je vivais alors en Afrique et que je n’avais pas pu le voir au cinéma – j’ai dû trouver ça tellement chouette que je suis allé dans ma chambre pour refaire la scène finale avec deux Dino Riders à trois GI Joe. Mais ça va pas chercher plus loin que ça. 

C’est étrange à écrire, parce qu’aujourd’hui je gagne ma vie en écrivant de la fiction, mais avant mes 16 ans, aucun film ne m’a donné envie de faire du cinéma. Je n’ai jamais demandé une caméra à Noël, je n’ai jamais passé mes week-ends à tourner des courts dans ma chambre et je n’ai jamais noirci de cahiers avec de super histoires qui, dans mon esprit d’adolescent, pourraient changer le monde. 

Mais le cinéma était une passion. Du coup, pourquoi ? Je vais essayer de me souvenir, puisque c’est le titre de cette rubrique. 

Je vais rapidement passer sur les premiers films que m’ont montrés mes parents quand j’étais tout gamin. Déjà, parce que je ne m’en souviens pas. Et ensuite, parce qu’ils n’étaient pas nombreux. 

En effet, en déménageant au Niger quand j’avais 18 mois, mes parents avaient fait le choix de ne pas avoir de télévision – je sais, ça fait très Lindsay Lohan dans Mean Girls – et jusqu’à mes 7 ans, je voyais surtout des films au cinéma l’été, quand je rentrais en France pendant les vacances scolaires. Et je le confesse, ça me passionnait moins que les épisodes de DBZ ou de Nicky Larson qui je regardais le matin à la télé. 

Alors tout de même, durant cette période, un souvenir est resté gravé au tréfonds de ma mémoire. J’ai cinq ans, j’habite à Niamey et je vais passer l’après-midi dans la maison de Clément, un petit gars de ma classe qui, lui, a un tube cathodique et un lecteur VHS. Pendant l’après-midi, il met la cassette d’un film où il y a une grosse scène de combat qui part dans tous les sens, avec des chinois qui se battent au sabre, deux vieux sorciers qui se lancent des rayons laser et un américain coolos qui sauve une jolie blonde. Derrière, on a passé le reste de la journée à refaire la scène dans son jardin, en se battant avec des épées en plastique et en sautant dans tous les sens. “Moi je fais Wang et toi tu fais Jack et après on change !” 

Vous l’aurez deviné, je venais de voir Big Trouble In Little China et, le temps de quelques heures avec Clément, Jack Burton était devenu mon nouveau héros préféré, ex aequo avec Bioman et Michelangelo des Tortues Ninja. 

Quelques années plus tard, me voilà au Burkina Faso et mes parents ont enfin investi dans une télé et un magnétoscope (et une MegaDrive, qui était mieux que la Super Nes, les vrais savent, y’a pas de débat). Pour celles et ceux qui n’auraient pas connu l’Afrique sahélienne dans les années 90, sachez qu’il existait alors trois manières de voir des films là-bas. 

D’abord, dans un des cinémas africains de la ville, qui ne diffusaient que des films de karaté et dans lesquels les expatriés n’allaient absolument jamais. Ensuite, au Centre Culturel français, qui ne diffusait que des films “importants” validés par le ministère de la Culture (genre Tous les matins du monde, Zzzzzz) où mes parents avaient l’intelligence de ne pas me traîner trop souvent. Et enfin, il y avait les vidéoclubs, tenus pour la plupart par des manigouilleurs libanais qui arrivaient à avoir des copies pirates d’absolument tout, dans des qualités pas toujours optimales. 

C’est là que je dois ouvrir une parenthèse : j’ai toujours eu 1000 fois plus d’affection pour les vidéoclubs que pour les salles obscures. Pour moi, le symbole ultime de la cinéphilie, ça n’était pas un cinéma de quartier, c’était des rayons de VHS. Et mon “ouvreuse” à moi, c’était un loueur qui disait tout bas à mes parents “en fin de semaine je reçois Le Roi Lion, si vous voulez je vous fais une copie que vous pourrez garder. Seulement 5000 CFA. Ça fera un beau cadeau pour le petit”. Dans ton cul le droit d’auteur. Fin de parenthèse. 

Durant ces années au Burkina, comme je faisais du Taekwondo, mon genre préféré était de loin le film de bagarre. Mes idoles étaient alors Jean-Claude Van Damme, Jackie Chan, Chuck Norris, Eric Roberts et Phillip Rhee, Michael Dudikoff, Mark Dacascos et les gamins qui faisaient les Ninja Kids. 

Trois titres ont marqué mon esprit au fer rouge : Bloodsport (“Matte !”), Best of the Best et Only the Strong. Avec mes potes d’alors – Alexis, Cyril, Djamel, Patrice et Nicolas – on se les passait en boucle, image par image, pour refaire les chorégraphies des combats dans mon jardin. Et comme tous les gamins qui sont en boucle sur un truc, on les refaisait tout le temps : à la maison, dans la cour de récré, même dans les boom le soir où on préférait singer des mouvements de capoeira en chantant Bananawé plutôt qu’aller danser sur Alright It d’East 17. Un jour, en voulant aller trop vite, j’ai foutu un coup de pied en pleine tronche à Djamel. On en est venu aux mains pour de vrai parce qu’il a cru que j’avais fait exprès et on s’est plus parlé pendant plusieurs jours. Forcément, ce n’est pas en rejouant une scène de Tous les matins du monde que ça serait arrivé !

Tiens, d’ailleurs, puisque je parle de boom, je suis obligé de parler de Bodyguard, dont la BO ne manquait pas de créer des rapprochements durant les fêtes anniversaires. C’est durant un “quart d’heure américain” (quand les filles invitent les garçons à danser) et sur la fin d’I Will Always Love You que j’ai donné mon premier baiser (qui ressemblait plutôt à un gros smack) à mon crush de l’époque Madina. Derrière, je crois me souvenir qu’elle m’a dit qu’elle préférait qu’on reste copains… ce que nous sommes encore aujourd’hui ! 

Après l’Afrique, mon père a trouvé un boulot au Luxembourg. Ma mère, travaillant dans la fonction publique, a réussi à se faire muter non loin de là, à Metz. Nous avons donc posé nos valises à mi-chemin : Thionville. 

Je ne vais pas m’épancher, mais quand on a 11 ans, qu’on ne connaît pas vraiment la France et qu’on débarque de Ouagadougou dans une classe de 30 gamins qui, eux, se connaissent tous depuis la maternelle, c’est pas évident de se faire des potes. Surtout en Moselle qui n’est pas forcément l’endroit où les gens sont les plus accueillants de France. 

Mes premiers mois là-bas sont compliqués. Comme je suis un blanc blond aux yeux bleus qui viens d’Afrique, on me regarde un peu comme Christophe Lambert dans Greystoke. On demande si je vivais dans une case, si j’ai déjà vu une voiture et si je parle “l’africain”. Un jour, j’ai le malheur de faire une faute d’accord durant un cours de français et ma prof lance à toute la classe “toi parler petit nègre, toi venir de Ouagadougou”. Éclats de rires chez mes camarades, incompréhension totale de mon côté et quand mes parents en ont parlé au proviseur, ce dernier n’a pas vu le problème. Heureusement qu’il n’y avait pas Twitter à l’époque…

Heureusement il y a Rémi, nouveau aussi à Thionville, qui arrive de Saint-Pierre et Miquelon et avec qui on discute un peu cinéma à la cantine. Je crois que c’est avec lui que j’ai pour la première fois évoqué la beauté d’un plan de cinéma. Vous vous doutez qu’on ne parlait pas de Beaumarchais l’insolent ou de Microcosmos qu’on avait vus en sortie scolaire, mais du plan des fumigènes à la fin de The Rock de Michael Bay. 

Mais au-delà de ça, pas facile de se lier d’amitié avec les autres gars de la classe. 

Heureusement, l’appartement où nous sommes installés est à 50m d’un Videofutur. C’est dans ce Vidéoclub que je vais découvrir LE film qui va donner le LA de mon adolescence : La Cité de la Peur.

Durant ma précédente vie de journaliste cinéma, j’ai eu la chance de croiser Dominique Farrugia et Alain Chabat pour les interviewer. En revanche, je n’ai jamais eu le courage de les remercier pour ce film qui a été un incroyable passeport de sociabilisation pour les mecs de ma génération (le second étant le football, le troisième les jeux vidéo). Partout où j’ai vécu après la sortie de ce film – de Thionville à Toulouse en passant par Paris, Rennes, le Luxembourg ou encore Madagascar – j’ai rencontré des gens qui, comme moi, connaissaient par cœur les dialogues du film de Les Nuls. Quand je débarquais dans une ville ou un pays où je ne connaissais personne, il me suffisait de lancer un “Kesskilikoné aux femmes Rick Hunter” pour trouver en quelques secondes des gens avec qui je savais que je pourrais parler. 

Anecdote : je me suis récemment retrouvé dans une petite salle d’Art et Essai en compagnie de gens du cinémââh d’auteur pour participer à une table ronde sur l’écriture audiovisuelle. Dans le hall de l’établissement, un vieux projecteur qui sert pour la déco. Réflexe pavlovien : “c’est une Kinoton ?” Une demi-douzaine de regards se tournent alors vers moi, mélange d’incompréhension et de mépris. “Non, c’est un Ernemann, c’est marqué dessus”. J’ai tout de suite su que la soirée allait être longue…

Mais revenons à Thionville. 

Je loue La Cité de la Peur et, comme tout le monde, je suis marqué par ses innombrables punchlines. Un jour, dans le couloir du bahut entre deux cours, j’entends deux gars de ma classe qui font un concours de répliques du film. Je prends mon courage à deux mains et me joins à eux en lançant “Monsieur n’est pas une tapette, monsieur est commissaire de Police”. Et je me suis fait deux nouveaux potes, Geoffrey et Julien, qui seront rejoints les années suivantes par Christophe, Joffray, Alex ou encore Davy. 

C’est avec cette bande que je découvre sur le tard Wayne’s World (dont la VHS circule sous le manteau), que je vais voir quatre fois le film South Park (je crois d’ailleurs que l’un d’eux se fera coller pour avoir dit “Nique ton oncle” à un pion) et que je participe à la mémorable fête du cinéma 1999, où l’on découvrira le même jour Sexe Intentions, Waterboy avec Adam Sandler et Matrix – étonnement, nous n’avions pas été voir Recto Verso avec Smaïn et Bernadette Lafont, et Mon père, ma mère, mes frères et mes soeurs de Charlotte de Turkheim. 

Je me souviens qu’avec Joffray, en sortant de Matrix, on se met devant l’affiche et, après quelques secondes d’un respectueux silence, on dit la même chose : “j’ai rien compris… mais j’ai adoré”. Et derrière, on est rentré à pied chez nous, pour nous laisser le temps de discuter de ce qu’on venait de voir et tenter de comprendre ce que les Wachowski avaient voulu nous faire passer comme message (à part que Rage Against The Machine, ça tabasse). 

Après Thionville et une pige d’un an à Antananarivo, nous nous installons à Luxembourg-ville pour que je finisse mon lycée. Nouveau bahut, nouvelle bande de potes (Wilfried, Alex, Guigui, Christian, Olivier, Veenaye) avec qui on va voir les nouveautés le vendredi soir – au Luxembourg, les sorties ne se font pas le mercredi… je n’ai d’ailleurs jamais compris cette spécificité française absolument débile – dans un multiplex qui se trouve à Kirchberg, un quartier moderne à 20 minutes de bus du centre-ville. 

C’est avec eux que je découvre La Communauté de l’Anneau, en avant-première le jeudi soir à minuit. 

Avec Alex et Olivier, on est fans du bouquin. Mais vraiment très fans. Du coup, pendant le film, quand on découvre que la scène du conseil d’Elrond est directement suivie de celle avec Gandalf qui court dans la Moria poursuivi par le Balrog, on bugge un peu. “Il manque un truc ou ils ont pris de sacrées libertés avec le bouquin ?” Dans la salle, on croise le regard de gens, comme nous, qui se disent qu’un truc chelou vient de se passer. Les lumières se rallument alors brusquement et le gérant du ciné entre dans la salle, ennuyé, pour nous dire que le projectionniste a inversé deux bobines et que nous allons être remboursés de nos places car ça serait trop long de remettre le film dans le bon ordre. 

Voilà comment la projection du film que j’ai le plus attendu de mon adolescence s’est transformé en un instant de vie unique, partagé avec des camarades de classe dont certains sont encore aujourd’hui mes meilleurs potes. Les même potes avec qui, un soir de printemps où le film qu’on avait vu avait fini tellement tard qu’on avait loupé le dernier bus, nous sommes rentrés à pied de Kirchberg vers le centre-ville. Un trajet de quasiment deux heures durant lequel, en voulant en prendre un raccourci, nous nous sommes perdus dans les labyrinthes d’un nouveau quartier en construction dont nous n’avons pu sortir qu’en escaladant un grillage à l’aide d’une échelle volée sur un chantier. Échelle que nous avons ensuite ramenée jusqu’à notre lycée (petit détour de 30 minutes à pinces) pour monter sur le toit de notre classe, histoire de contempler… rien du tout, vu que le lycée français du Luxembourg était à l’époque constitué d’une dizaine de préfabriqués posés au milieu d’un terrain vague. 

Pour la vue, on repassera. 

Mais le souvenir, lui, est gravé là à jamais. 

Et il n’aurait jamais existé si, à la base, nous n’avions pas été au cinoche. 

Je pourrais énumérer plein d’autres anecdotes de la sorte, comme par exemple comment j’ai découvert Titanic avec mes potes de l’ESRA Rennes (Romain, Charles, Nico et Mehdi) durant une expédition au Grand Rex un soir d’avril 2004, et qu’on a pu croiser James Cameron. 

Je pourrais évoquer le plus gros fou rire de ma vie avec mes collègues journalistes de Filmsactu Arnaud et Yann pendant une projection presse d’Alvin et les Chipmunks, dont j’ai failli sortir en pleurant tellement je n’en pouvais plus. 

Je pourrais évoquer aussi des souvenirs plus intimes, comme lorsque j’ai montré Magnolia à Natacha, la femme avec qui je partage ma vie depuis 13 ans et qu’elle a trouvé ça tellement nul que j’ai pris la mouche comme un enfant parce que c’est un de mes films préférés – heureusement, on en rigole aujourd’hui, mais je vois toujours une petite lueur de crainte dans son regard quand je lui annonce qu’on va voir un film de Paul Thomas Anderson. 

Je pourrais expliquer comment des discussions passionnées de forums de cinéma (avec Julien, Mathieu, Paul, Seb, Cyril, Aurélien, Sylvain, Rafik, Reda, les Thomas, Nico, Lucas, Thibault et bien d’autres) ont donné naissance à des amitiés sincères IRL. Certains d’entre eux m’ont invité à leur mariage, certains m’ont envoyé des faire-parts de naissance de leurs enfants, certains m’ont fait des retours sur mes premiers dossiers de série, l’un d’entre eux est devenu un collègue d’écriture, tandis qu’un autre m’a appelé un soir de novembre à 23h – alors qu’avec Natacha on venait de finir de regarder American Girls avec Kirsten Dunst – pour me demander, inquiet, si j’étais au concert des Eagles of Death Metal. 

Je pourrais, mais je crois que vous avez compris où je voulais en venir : tous mes grands souvenirs de cinéma sont intrinsèquement liés aux personnes avec qui j’ai pu les partager. Et quelque part dans mon subconscient, j’ai dû créer un biais cognitif qui fait une symbiose entre les films que j’ai vus à mes amitiés les plus fortes, les plus durables, les plus essentielles, celles qui, quand j’y repense, ont compté le plus et comptent encore dans ma vie.

C’est là qu’arrive ma citation que j’avais promise en introduction – mais comme c’est une carte blanche, j’ai décidé que j’allais faire comme un réalisateur français ayant eu l’avance sur recettes, c’est-à-dire ce que je veux. 

Ma citation ne vient pas d’un cinéaste, ni d’un scénariste, puisqu’on la doit au célèbre rugbyman Jean-Pierre Rives, dit Casque d’Or, qui a dit un jour : “Le rugby, c’est l’histoire d’un ballon avec des copains autour et quand il n’y a plus de ballon, il reste les copains.” 

Remplacez “rugby” par “cinéma” et “ballon” par “films” et vous avez la meilleure définition que je pourrais donner au septième art.

Pierre Delorme

Propos recueillis par Yoan Orszulik, vous pouvez retrouver Pierre Delorme sur  l’Agence Synapsis, Facebook, Linkedin et Instagram.

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