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Souvenirs de Cinéma #2 – Aurélien Gendraud

Pour cette deuxième escapade en souvenirs cinématographiques, c’est le graphiste Aurélien Gendraud, toujours actif quand il s’agit de discuter cinéma sur les réseaux sociaux, notamment avec l’équipe de l’émission Supergrave, qui revient sur les origines de son amour pour le 7ème art et l’évolution de cette passion via différentes formes. 

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé le cinéma. Cette passion je la dois en grande partie à mes parents qui m’ont élevé dans la grande consommation de films. Mon père avait son meilleur ami qui tenait le vidéo-club du coin, il s’y rendait tous les vendredis soir pour aller louer plusieurs VHS pour le week-end. Il m’arrivait de flâner dans les rayons (surtout ceux qui n’étaient pas de mon âge) et d’admirer les jaquettes de films que je ne découvrirai que bien des années plus tard, comme celles de Maniac, Elmer le remue-méninges, Freddy 3 ou Les Feebles. De son côté, ma mère m’emmena beaucoup au cinéma, souvent pour voir des Disney quand je ne la traînais pas de force pour voir le dernier Jim Carrey. Une séance allait me marquer au fer rouge, j’ai 9 ans, nous sommes en octobre 1993, le film se nomme Jurassic Park. Je me souviens encore des émotions qui ont parcouru mon corps, en particulier lors de la célèbre séquence de la première apparition du T-Rex sortant de son enclos, ce fut un mélange de terreur et de fascination. 

Plus tard en grandissant d’autres passeurs n’ont fait que remettre une pièce dans la machine de mon amour pour le 7ème art. Il y a eu l’émission Babylone animée par Numa Roda-Gil sur feu la cinquième chaîne (d’ailleurs si ça vous dit, je monte une équipe pour braquer l’INA et récupérer des épisodes), véritable explosion de pop culture qui me marqua profondément, le magazine Mad Movies de Jean-Pierre Putters et enfin l’émission Opération Frisson de Yannick Dahan qui finit par enfin mettre des mots sur beaucoup d’obsessions et de ressentis cinématographiques. Toute cette abondance d’images à surement joué dans ma futur vocation, je ne l’ai pas précisé avant, mais je suis graphiste (graphiste sans emploi, mais graphiste quand même). J’ai toujours voué un culte à l’image et en particulier à l’affiche de film, en plein renouveau depuis quelques années avec tous ces artistes qui réinterprètent les posters de célèbres longs-métrages.

J’aime aussi regarder les films des dizaines de fois chez moi, c’est comme cela que je m’imprègne vraiment d’une œuvre, c’est comme ça que je pratique ma cinéphilie. À ce titre, enfant j’ai bien usé la VHS de Roger Rabbit à force de nombreux visionnages répétés. Étant aussi adepte du visionnage rituel, je regarde certains longs-métrages une fois par an, comme Batman returns, Les dents de la mer ou Un ticket pour deux. Quand un réalisateur ou une œuvre me fascine, j’aime remonter le fil d’Ariane jusqu’aux origines d’un genre, aller fouiller dans l’entourage, les comédiens, le contexte de l’époque. 

Le cinéma a vraiment une place importante, au même titre que la bande-dessinée, le jeu vidéo ou les séries TV. Une grande partie de mes références culturelles et de mes icônes sont issues du 7ème art. Personnellement, ce que j’aime avec le cinéma, c’est cette coupure de la réalité pendant quelques heures, ressentir des émotions puissantes ! Que ce soit de la joie, de la tristesse, de la peur, de la colère. Mais je ne fuis pas la réalité, pour moi voir un film c’est pour se retrouver. On va au cinéma pour s’immerger dans autre monde, pour se mettre dans la peau de quelqu’un de complètement différent de nous, mais qui dans le fond est exactement comme nous. On va au cinéma pour vivre dans un univers de fiction qui va illuminer son quotidien. On n’échappe pas à nos vies, on la retrouve en expérimentant, en jouant avec nos émotions, en apprenant et en ajoutant de la profondeur à ces dernières. On regarde des films pour découvrir notre propre humanité (même devant un Steven Seagal). C’est pour ça que personnellement le cinéma est véritablement un art curatif : des maux à soigner, une rupture amoureuse, un deuil… il agit chez moi comme un remède, et comme le dit Albert Dupontel, « Je comprends mieux la réalité en regardant des films qu’en la vivant moi-même ».

Aurélien Gendraud

Propos recueillis par Yoan Orszulik, vous pouvez retrouver Aurélien Gendraud et ses travaux sur son Tumblr ainsi que sur Instagram .

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