Close

Login

Close

Register

Close

Lost Password

Souvenirs de Cinéma #4 – Cédric Belconde

Pour ce quatrième volet des Souvenirs de Cinéma, c’est au tour de Cédric Belconde, alias The Last Geek Hero pour Youtube et les réseaux sociaux, de venir exposer sa passion décomplexée du 7ème art, au détour de cette carte blanche, qui à l’instar de ses vidéos, se veut particulièrement exhaustive. 

Cela va faire quasiment 10 ans que je tiens une chaîne Youtube où je fais un classement des 25 meilleurs films d’action dans une série de vidéos que j’ai sobrement intitulé Top 25 Action Movies. À côté de cette série de vidéos, j’ai aussi fait un dossier en plusieurs parties sur Batman, la série animée. Entre ça et mes élucubrations sur Facebook ou Twitter sur tel film, tel réalisateur, etc, je pense qu’on aura compris que le cinéma, c’est plutôt quelque chose que j’aime bien !

Si l’on retrace un peu l’historique de cette passion pour le 7ème art, on tombe sur la partie la moins originale, mais complètement inévitable, de l’enfance. Pourtant, c’était un vrai carrefour d’influences. Cela passe par l’évidence, comme les films Disney des années 90 (je peux vous chanter du Mulan sans échauffement) ou encore les grosses trilogies de l’époque : Star Wars, Indiana Jones et Retour vers le futur, tu connais. Sans oublier le cinéma de gros bras avec ces dieux des vidéoclubs : Schwarzenegger, leur maître à tous, Stallone, le valeureux mortel, Bruce Willis, le sauveur de l’humanité, Van Damme, Mel Gibson, Dolph Lundgren, Jackie Chan et j’en passe. Rien que par le titre de certains films, on peut humer le parfum gras des dessous de bras qui transpirent salement : Commando, Double Impact, Haute sécurité, Demolition Man, Désigné pour mourir, bref, de quoi vous sentir pousser des poils au menton. Comme l’autorité parentale pouvait être assez permissive, j’ai pu très vite me retrouver devant des spectacles plutôt choquants. L’exécution mortelle du personnage principal dans Robocop au bout de 10 minutes de film, ou pire, faire face à une tête de mort-vivant qui parle dans Re-Animator. Cela vous forge un cinéphile.

Le choc fut atomique lorsque j’ai découvert une partie de la culture asiatique. La télévision nous avait déjà habitué à une multitude d’animes, mais il existait également un marché orienté vers un public plus mature qui me tendait la main : Akira, Ghost In the Shell, Jin-Roh: La Brigade des loup ou Le tombeau des lucioles, ce n’était pas mon Dragon Ball du matin, si tu vois ce que je veux dire. Dans le peu de films de Hong Kong que j’ai pu voir à cette époque, je remarquais une énergie que je n’avais jamais vu ailleurs : À toute épreuve, Zu, les guerriers de la montagne magique, les Histoires de fantômes chinois, Jackie Chan dans le Bronx, Contre-attaque.

Mais en même temps, j’ai eu la chance de découvrir un cinéma beaucoup plus classique principalement grâce à mes parents. C’est ainsi que j’ai pu voir une bonne partie des films d’Alfred Hitchcock et m’amuser à débusquer ses caméos. Il y avait quelque chose de ludique à découvrir la filmographie de ce type. Qu’il s’agisse de la terreur soudaine des Oiseaux ou de Psychose (je n’ai pas pu dormir de la nuit), ou du suspense savamment entretenu par Fenêtre sur cour et La mort aux trousses. À peu près à la même époque, je me suis régalé avec les films de Charlie Chaplin que je regardais comme si c’était des cartoons. Je pense que lorsque l’on est enfant, on ne se pose pas encore des barrières sur ce que l’on regarde. Que ce soit en noir et blanc, avec un son d’époque, ou même muet, quand ça te plaît, ça te plaît, c’est tout. Je m’amusais à dessiner des BD reprenant des scènes comiques de La Ruée vers l’or. Et puis dans le lot, il y avait surtout le King Kong de 1933, qui m’avait assis par-terre. La découverte de ce film a déclenché un processus en moi, je voulais découvrir plein de films fantastiques « à l’ancienne », les titres ne manquaient pas : la série des Simbad, Jason et les Argonautes, Le voleur de Bagdad, Le village des damnés, Godzilla, Les soucoupes volantes attaquent… . Je m’étonnais à m’émerveiller d’avantage sur les effets spéciaux de Ray Harryhausen que devant certains effets visuels numériques derniers cris. En gros, la base de ma cinéphilie était une mixture de toutes ces influences.

Ensuite, je me rappelle surtout de cette période qui coïncidait avec le début du 21e siècle : la prélogie Star Wars (oui, jugez-moi, mais j’aimais bien à l’époque), les Matrix, les Spider-Man, les Harry Potter, et surtout, Le seigneur des anneaux. Rajoutez à cela les films de del Toro, la période obscure de Spielberg, Pixar au top de sa forme, un Michael Bay plus anarchique que jamais, l’arrivée d’Edgar Wright, ou les comédies US de Will Ferrell, Judd Apatow et Adam McKay, l’entrée dans ce nouveau millénaire se faisait sous les meilleurs hospices.

Le Seigneur des anneaux : le retour du roi

Parallèlement, je commençais une collection de DVD qui allait très vite s’empiler. Je guettais la moindre édition munie de bonus qui pourrait satisfaire mon envie d’en savoir plus sur les films. C’est par ce biais que j’en ai appris plus sur la fabrication d’un long métrage et à quel point cela pouvait être une expérience douloureuse. On pouvait voir George Lucas porter à bout de bras son projet Star Wars, David Fincher plonger dans la déprime sur Alien 3 et passer à des productions comme les Pirates des Caraïbes où, apparemment, on peut dépenser toute la thune que l’on veut sans trop se soucier de l’histoire.

Je vais aussi dévoiler ma face sombre : comme un junkie en manque, je me suis fourni dans le marché peu fréquentable du téléchargement. C’est en parcourant des forums, en visitant certains sites spécialisés, que je me suis mis à la recherche de certains films. Par exemple, j’ai rattrapé pas mal de longs métrages asiatiques, la plupart du temps sous-titrés par des amateurs voir pas du tout sous-titrés. Je découvrais véritablement le cinéma de Tsui Hark, j’avais une meilleure visibilité sur les prouesses de Jackie Chan ou Jet Li, et je découvrais aussi, horrifié, le cinéma de Catégorie 3 made in Hong Kong. Cependant on pouvait très vite se sentir perdu dans tout ce foisonnement et commencer à regarder tout et n’importe quoi.

Mais comme la vie est bien faite, j’ai croisé le chemin de ces gaillards qui ont fait les beaux jours du magazine Mad Movies et qui sont maintenant les tauliers de Capture Mag. Quand je lisais leurs articles sur leur site ou que je regardais leurs émissions, j’avais l’impression d’entendre des potes ou des grands frères qui avaient les mêmes goûts que moi. Et surtout, ils avaient les mots pour défendre des longs métrages qui étaient considérés comme “idiots” par le reste de la critique. Tout d’un coup, je comprenais que des gros films de beaufs tels que Predator, Die Hard ou Blade 2 pouvaient évoquer la notion de surhomme ou calquer leurs structures narratives sur de la tragédie grecque, ou que l’intelligence des films de Spielberg résidait dans leurs façons de mettre en image des symboles, et non pas à abrutir le spectateur avec des tartines de dialogues. Le site L’ouvreuse fut aussi une découverte décisive tant je partageais les mêmes goûts que les rédacteurs du site. Bref, j’assumais beaucoup plus ma cinéphilie et c’est ainsi que je me suis motivé à parler de cinéma.

Alors, on ne se refait pas complètement, je me suis donc créé un alter ego 2.0 : The Last Geek Hero (tant qu’à faire). J’ai d’abord lancé mon propre blog où je partageais mes dessins, des petites bandes dessinées qui résumaient ma dernière sortie cinéma, et puis parfois je me lançais sur l’écriture d’un sujet. Par exemple, j’essayais de défendre tant bien que mal Scott Pilgrim ou John Carter. Si je devais choisir un film emblématique de l’époque où mon blog était actif (ne cherchez pas il n’existe plus), ce serait Avatar de James Cameron. Scénario, mise en scène, techniques de tournage, direction artistique, direction d’acteurs… . Tout était là pour être décortiqué. J’avais même fait une analyse quasi plan par plan de la première heure du film ! Puis, je me suis lancé sur YouTube pour parler d’un de mes genres préférés : le cinéma d’action. Parce que c’est fun, fédérateur, que ça défoule et qu’il s’agit de films qui requièrent BEAUCOUP de compétences techniques.

L’industrie du cinéma a connu de très gros changements durant ces 20 dernières années, avec le téléchargement, les plateformes de streaming, la nouvelle organisation des studios à Hollywood, et maintenant le confinement. Pour un Avatar ou un Mad Max: Fury Road, il fallait se taper 20 films du Marvel Cinematic Universe, des contrefaçons qu’on appelle Star Wars, ou des suites-remakes-reboots, je sais plus comment on appelle ça, estampillés Terminator ou Rocky. Comme une impression que ce cinéma là faisait du sur-place. Mais la passion reste, après tout je me suis payé un billet de train pour Londres afin d’aller voir La désolation de Smaug en HFR. Je suis allé à San Francisco, principalement pour visiter le musée Disney et me balader dans des galeries du Comics Underground. J’étais présent à pas mal de projections ou d’expositions de la Cinémathèque française. J’ai pu assister à la masterclass de John McTiernan et me faire signer un autographe par dieu (Spielberg, vous suivez ou pas ?). 

Ma passion pour le cinéma m’a permis de bien m’éclater, d’avoir des débats houleux avec des amis, de m’intéresser à des sujets que je n’aurais pas soupçonné. Star Wars m’a mené vers Joseph Campbell, Matrix vers Baudrillard, les films de del Toro vers la mythologie nordique, etc. 

Mais attendez, est-ce que je vous ai dit que j’étais fan de jeu vidéo, de bandes originales, de mangas et de dessins animés ? 

Allez, on reprend tout depuis le début !

Cédric Belconde. 

Propos recueillis par Yoan Orszulik, vous pouvez retrouver Cédric Belconde sur sa chaine YouTube The Last Geek Hero.

Si tu aimes, partage !

    Répondre

    Votre adresse mail ne sera pas visible. Les champs requis sont marqués par *

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

    Merci pour votre commentaire !

    A lire également