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Deux ans seulement après un premier Mad Max qui représentait à lui tout seul à peu près tout le cinéma des années 70, George Miller revenait déjà avec une suite. Mad Max : le défi, ou « The Road Warrior » le propulsait vers une nouvelle ère. Celle d’un cinéma post-apocalyptique ô combien symbolique. Avec un Mel Gibson transcendé par le défi, il touchait à la perfection sur pellicule et créait une icône aujourd’hui encore indétrônable.

Le premier Mad Max fut un tel phénomène que George Miller s’engagea immédiatement dans la mise en chantier d’une suite. Et s’il est vrai que le film fonctionnait très bien tout seul, mis en perspective en tant que bases d’une mythologie il prend une toute autre ampleur que le réalisateur exploitera au maximum seulement 2 ans plus tard. Mad Max 2: le défi est un autre phénomène tout aussi imposant que le premier, même si économiquement moins intéressant. En effet, avec son budget multiplié par dix, difficile de réitérer l’exploit. Mais avec d’autres considérations, Mad Max 2: le défi fait parti du cercle très fermé des suites de chefs d’œuvres qui se permettent de relever encore le niveau. 30 ans plus tard, le film reste la pièce maîtresse du cinéma post-apocalyptique, un film matriciel du genre, mais également le summum du cinéma d’action des années 80 qui ne faisaient que commencer. Tellement copié, pillé, célébré, Mad Max 2: le défi reste aujourd’hui un morceau de cinéma comme on n’en voit qu’une ou deux fois par décennie, un tour de force magistral qui propulsa George Miller au panthéon des maîtres du septième art en seulement deux films.

L’introduction de Mad Max 2: le défi donne en quelques minutes les intentions très claires de George Miller : « Avec Mad Max, vous n’avez encore rien vu, ça va être plus grand, plus fort, plu spectaculaire, plus tout ». Et quoi de mieux que de le dire avec des images ? Un savant montage d’images d’archives et du premier film pour poser un background et une filiation à la saga, une voix off solennelle, le tout en 4/3. Et tout d’un coup le cadre de l’image passe en scope, propulsant le spectateur au cœur d’une course-poursuite dantesque. L’impact est immense, physique, et révélateur de cette suite à la puissance au moins autant multipliée que son budget. Et plus encore que dans le premier, George Miller va multiplier les strates de son film jusqu’à en faire une œuvre dont la complexité infinie se révèle au fil des visions. Là où il utilisait le film de poursuite, le road-movie énervé, pour créer un survival politique et symbolique, il aborde cette fois un cinéma bien plus classique tout en l’enrobant de façon totalement révolutionnaire. Ce n’est pas pour rien que le film s’est retrouvé récompensé au Festival d’Avoriaz, sa lecture au premier degré est un modèle de ce que peut produire le cinéma de genre. Shooté par intraveineuse aux codes du western transposés dans un futur possible anéantir par la crise pétrolière, avec son pistolero badass au volant de son monstre mécanique, Mad Max 2 : le défi en met plein la vue. Avec en premier lieu sa direction artistique monumentale, qui aura littéralement créé le genre « post-apocalyptique » qui aura fait les heures de gloire du bis et Z italien dès l’année suivante avec Les Nouveaux barbares d’Enzo G. Castellari et des dizaines de bouts de peloche plus ou moins fréquentables.

Le far west a laissé sa place à l’outback australien et son désert qui s’étend à perte de vue, les tenues de cowboys ont été remplacées par le cuir et l’acier, entre reliquats moyenâgeux et mouvement punk, les chevaux et diligences sont des voitures, motos et camions marqués dans leur chair métallique par la sauvagerie du désert. Il n’y aura jamais rien de plus puissant au cinéma que les films-mondes qui bâtissent un univers tout à fait crédible et y plongent le spectateur, et c’est précisément ce qu’est Mad max 2, suite et œuvre autonome qui construit sa propre mythologie dans laquelle les plus nobles réalisateurs ou créateurs en tous genres  piochent encore aujourd’hui. Mad Max 2 c’est aussi un morceau de cinéma d’action comme il est rare d’en voir sur un écran. Sa course-poursuite d’ouverture n’est qu’une mise en bouche qui mène crescendo vers celle, finale, qui explose tous les records. En nombre de véhicules, figurants et cascades, on se trouve face à un objet cinématographique exceptionnel en terme d’action pure, et cela est bien entendu lié à un rythme qui ne faiblit jamais, produisant décharge d’adrénaline sur décharge d’adrénaline. Impossible de rester de marbre face au gigantisme de Mad Max 2 : le défi, rendu possible uniquement par le talent sans bornes de George Miller qui s’affirmait définitivement comme le talent à suivre de très près, chose que ne rata pas Steven Spielberg en lui proposant de réaliser un des segments de La Quatrième dimension en 1983 (avec John Landis, Joe Dante et lui-même comme acolytes). Son sens de la narration, du spectacle et de la mise en scène, son aisance à multiplier les niveaux de lecture en s’adressant ainsi à tous les publics, en font un talent rare.

Car avec Mad Max 2 : le défi, George Miller entrait également dans la caste des grand réalisateurs ayant parfaitement assimilé le fameux concept de quête du héros décortiqué en long, en large et en travers par Joseph Campbell dans Le Héros aux mille et un visages. Le résultat est un film qui tient parfaitement la route sur le plan mythologique, en plus d’être nourri aux figures essentielles et inaltérables du mythe. Un anti-héros solitaire et blessé par un passé dramatique, un monde en proie au chaos, une lutte entre deux clans représentants le bien et le mal, un sage, un fou, une lutte pour une source vitale, tout est là jusqu’à la grande bataille porté par l’élu. Mad Max 2 n’est pas un grand film car il répond à cette construction, mais car il construit sa propre mythologie sur ces fondations datant de la nuit des temps. Il bâtit ainsi une légende à l’intérieur du film, un être à la frontière du réel héros des mythes et légendes, et cela à l’intérieur d’un film qui est un mythe à lui tout seul. C’est une expérience totale que réussit George Miller, et ce dès son second film seulement. Par son message universel et sa construction inébranlable, par sa puissante symbolique, par la prestation incroyable d’un Mel Gibson transformé en icône post-nuke, par cette incroyable figure du mal incarnée par Humungus, par sa violence outrancière, ses séquences d’action inégalées et la perfection de sa narration qui ne s’embarrasse d’aucun élément superflu, Mad Max 2 : le défi reste 30 ans après sa sortie un véritable modèle à suivre. Peu de metteurs en scène auront atteint un tel degré d’immersion, une telle grandeur dans leur cinéma, et George Miller est là à créer des univers qu’il contrôle d’une poigne de fer avant de les laisser évoluer seuls pour qu’ils soient pillés par des barbares plus ou moins doués mais auxquels il manque l’essentiel : le talent de la création. Et à voir l’ampleur de Mad Max 2 aujourd’hui, quand on sait les moyens qui vont être déployés pour Mad Max: Fury Road, il y a vraiment de quoi piaffer d’impatience.

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En résumé

Deux ans seulement après un premier Mad Max qui représentait à lui tout seul à peu près tout le cinéma des années 70, George Miller revenait déjà avec une suite. Mad Max : le défi, ou "The Road Warrior" le propulsait vers une nouvelle ère. Celle d'un cinéma post-apocalyptique ô combien symbolique. Avec un Mel Gibson transcendé par le défi, il touchait à la perfection sur pellicule et créait une icône aujourd'hui encore indétrônable.Le premier Mad Max fut un tel phénomène que George Miller s’engagea immédiatement dans la mise en chantier d’une suite. Et s’il est vrai que le film fonctionnait très bien tout seul, mis en perspective en tant que bases d’une mythologie il prend une toute autr
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