En pleine explosion, avec des moyens toujours plus colossaux et une technicité toujours plus évoluée, le cinéma d’animation chinois est en train de casser la baraque. Et il revisite logiquement ces classiques à l’image de ce White Snake, qui reprend à son compte la célèbre légende du serpent blanc.
Sorti en Chine en début d’année mais présenté en ce moment dans certains festivals, dont L’étrange Festival, White Snake est le premier long-métrage signé Amp Wong et Ji Zhao. Il s’agit d’une revisite et modernisation d’une vieille légende chinoise. Une de celles que le cinéma chinois a déjà adapté à d’innombrables reprises. On retiendra notamment le film d’animation, japonais celui-ci, Le Serpent blanc de Taiji Yabushita, sorti en 1958, le chef d’oeuvre Green Snake de Tsui Hark, qui revisitait la légende sous un nouvel angle en se focalisant sur le serpent vert, ou encore récemment Le Sorcier et le serpent blanc signé Ching Siu-tung. Ce dernier étant tout de même très dispensable malgré les talents y étant rassemblés.
Cette nouvelle version animée, intitulée donc simplement White Snake, est signée Amp Wong et Ji Zhao. Deux « débutants », le premier ayant été responsable de l’animation sur Green Lantern: The Animated Series, et le second ayant été assistant monteur sur Swordsmen de Peter Chan et The Grandmaster de Wong Kar Wai, avant d’être monteur principal sur The Guardian Brothers, Oscar et le monde des chats ou Tea Pets. Quelques unes des grosses productions d’animation du cinéma chinois ces dernières années. Le scénario est signé d’un certain Damao, pour qui il s’agit également d’une première. Les voix des trois personnages principaux ont été confiées à Zhe Zhang (Kung Food), Tianxiang Yang (Kwai Boo et la série animée The King’s Avatar) et Xiaoxi Tang (Bicycle Boy et Kwai Boo).
Distribué par Warner Bros. en Chine, White Snake est produit par la société Light Chaser Animation Studios, spécialiste dans l’animation et le motion design, à qui on doit également les The Guardian Brothers (disponible sur Netflix), Oscar et le monde des chats (sorti au cinéma en France en décembre dernier) et Tea Pets précédemment cités. Cette entreprise de production d’animation autant qu’une agence de production audiovisuelle, a pour ambition claire et nette de conquérir le marché chinois en pleine explosion, mais également de s’imposer sur un marché mondial. Et il y a une vraie place à prendre, quand on voit le record au box-office imposé très récemment par le film d’animation Nezha, deuxième plus gros succès de tous les temps sur le territoire chinois avec plus de 4,8 milliards de yuans de recettes. Il est par ailleurs intéressant de noter que dans la plupart de ces exemples, il est question d’une réappropriation de mythes chinois ancestraux et très populaires.
Métamorphosée en femme, Blanca, démon du Serpent blanc, devient amnésique. Avec l’aide de Xuan, elle va tenter de retrouver la mémoire. Mais l’aventure se complique quand Blanca et Xuan tombent amoureux…
White Snake montre une volonté assez nette de marier l’ancien et le nouveau, la tradition et la modernité, comme en témoignent autant cette bande-annonce survitaminée que la série de posters promo ci-dessous.